Continuité écologique, le SMIAC avance
Deux chantiers importants de restauration de la continuité écologique ont été engagés sur le Chéran cet automne, dont l’effacement de l’ancien seuil du lait Mont Blanc sur les communes de Rumilly et Boussy.
Cet ouvrage n’ayant plus d’utilité, l’entreprise Céréal Partners France (Groupe Nestlé) sollicitée par les services de la police de l’eau pour répondre aux objectifs réglementaires de rétablissement de la continuité écologique a engagé les travaux de suppression du seuil sous maitrise d’ouvrage du SMIAC.
RAPPEL HISTORIQUE
Le seuil construit en 1964 pour alimenter une dérivation permettant le pompage d’eau dans le Chéran pour les besoins de l’entreprise « Lait Mont-Blanc » (aujourd’hui devenue CPF) a été abandonné il y a environ 20 ans au profit de captages dans les nappes de la Rizière et du quartier de Robesson situés sur la commune de Rumilly (les eaux troubles du Chéran en crue ne garantissaient pas une eau de qualité en continu).
Le site était devenu entre temps un lieu réputé pour la pêche et la baignade rassemblant les Rumilliens pendant les mois d’étiage.
EFFACEMENT D’UN SEUIL, COMMENT ÇÀ MARCHE ?
L’entreprise CPF a souhaité que le SMIAC qui dispose des compétences, de l’expertise technique et réglementaire assure la maitrise d’ouvrage des études et le suivi des travaux. Il accompagne l’entreprise C.P.F. dans sa démarche de remise en état du lit et des berges du cours d’eau sur un chantier qui sera réalisé en plusieurs temps
- La première phase, la plus délicate, démarrée début Octobre 2016 a consisté à procéder au démontage (arasement) du seuil avec une intervention directement dans le cours d’eau avec plusieurs contraintes
- Obligation de composer avec les éléments naturels,car il est impossible de réaliser les travaux si le Chéran n’est pas étiage (moins de 4m3/s.
- Répondre dans le même temps aux exigences environnementales et réglementaires, qui imposent de réaliser les travaux avant le 15 Novembre 2016 (dérogation) pour respecter la cycle complet de reproduction des truites sauvages.
- La seconde Phase se déroulera au printemps 2017, avec le démontage des anciennes machineries encore présentes sur la berge.
Le travail engagé a permis de rétablir un fonctionnement naturel au Chéran garantissant un équilibre sédimentaire nécessaire à la préservation des berges et de la biodiversité à l’aval. La remise en état du site permettra également de garantir la continuité piscicole et favoriser ainsi la préservation de la biodiversité.
A l’issue de ces 2 phases, il sera laissé le temps au Chéran de reprendre son cours naturel au fil des crues. Le cout total de l’effacement du seuil (Etudes et travaux) est estimé à 84 000€ HT.
L’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse sollicitée par le SMIAC subventionnant à hauteur de 80%, le reste à charge étant supporté par l’entreprise CPF.
LE CHÉRAN RETROUVE SON COURS NATUREL
En 2018, viendra le temps du réaménagement des berges du Chéran à proximité de l’ancien seuil. Programmé et financé par le SMIAC, il permettra de restaurer la stabilité,améliorer la connexion des boisements de berges l’accessibilité à la rivière. Les rumilliens, pêcheurs et autres habitants de l’Albanais pourront alors jouir à nouveau des berges naturelles du Chéran.
Cette opération combinée avec l’effacement programmé sur 2017/2018 du dernier seuil encore présent sur le bas Chéran (Seuil de l’Aumône) permettra au Chéran de retrouver sa naturalité de la confluence avec le Fier jusqu’au seuil naturel de Banges.
L’effacement de ces 2 ouvrages contribuera à l’obtention du label « Site Rivières Sauvages ».