29 décembre 2021, une crue décennale pour le Chéran.

Avec 153,7m3/s enregistrés en pointe sur la station de mesure de la Charniaz (station de référence), située à Bellecombe en Bauges, il s’agit de la troisième plus grosse crue jamais enregistrée depuis la crue centennale de février 1990 (224m3/s) et celle de décembre 1997 (192m3/s).

Un important redoux constaté sur les sommets des Bauges, avec un isotherme à plus de 2 800m, accompagné de pluies importantes (72mm à Cusy entre le 27 et le 30), toutes les conditions étaient réunies le mercredi 29 décembre 2021 pour que le Chéran et ses affluents nous gratifient d’une belle crue hivernale.

Nombreux sont les sites où les curieux ont pu profiter sans risques du spectacle fascinant de la puissance du Chéran.

 

Ces crues hivernales, suivies de près par le Syndicat mixte interdépartemental d’aménagement du Chéran (SMIAC), sont souvent dues à la concomitance des deux phénomènes cités en préambule, et d’une belle quantité de neige présente dès la moyenne altitude.

Le SMIAC dans le cadre de sa mission de prévention contre les inondations a suivi pendant et après la crue, les sites à enjeux, qui auraient pu être impactés par cette crue décennale (qui a 1 chance sur 10 de se produire chaque année), avec quelques débordements constatés sur les secteurs torrentiels du Haut Chéran dans les Bauges, ainsi qu’à Rumilly et Sales sur le Bas Chéran.

Des dégâts ont d’ores et déjà été constatés sur l’extrême amont du Chéran au Gué de Rière Bellevaux (commune de Jarsy) ou sur les berges à proximité de la Compôte, secteurs sensibles déjà identifiés par le SMIAC.

La partie médiane du Chéran dans le pays d’Alby étant enfoncée dans les gorges et ne présentant que peu de risques de submersion, c’est sur les petits affluents venus du Semnoz notamment que le risque était présent ; aucun débordement majeur n’a été constaté.

Ces crues rappellent aux habitants du territoire, l’importance de bien entretenir les boisements de berges et l’intérêt de préserver l’espace de liberté de la rivière.

Le Chéran, rivière sauvage, amortit mieux ces crues exceptionnelles pour peu qu’on lui ait laissé de la place. Certains affluents ou secteurs plus aménagés, présentent plus de risques de dégradation des berges, de formations d’embâcles pouvant gêner les écoulements sous les ponts, et au final de risques pour les riverains. Là encore le SMIAC travaille pour anticiper et limiter les dommages.

Les crues souvent bénéfiques pour la dynamique des écosystèmes naturels, sont temporairement impactantes lorsqu’elles atteignent une telle intensité, avec vraisemblablement une reproduction compromise pour les truites sauvages du Chéran cette année, du fait de la mise en mouvement des graviers dans lesquels elles pondent leurs œufs.

Ceci souligne l’importance de bien préserver les affluents, qui peuvent alors jouer pleinement leur rôle de réservoir biologique du Chéran.

Le SMIAC a édité le Petit Guide du Riverain que vous pouvez retrouver ICI et qui permet à chacun d’agir en ce sens.