Le milieu physique

La connaissance de la capacité d’une rivière à proposer des successions de faciès variées et attractifs pour la faune et la flore, constitue un excellent moyen de qualifier l’état de santé d’une rivière, notamment en ce qui concerne son bon fonctionnement écologique (c’est-à-dire sa capacité à accueillir la vie sans l’aide de l’Homme).

Une rivière présentant une grande variété de faciès successifs est susceptible de proposer un fort potentiel habitationnel pour les différentes espèces aquatiques (notamment les poissons et les macro-invertébrés).

Les cours d’eau naturels présentent toujours des alternances de faciès d’écoulement y compris dans leur parcours les plus rectilignes. L’alternance de ces faciès constitue le milieu physique de la rivière qui est étroitement lié à la biologie. En effet, l’importance de ces faciès pour la vie aquatique réside dans le fait que leur diversité longitudinale (au niveau de leurs formes et de leurs structures physiques) est mise à profit par la flore et la faune aquatique qui y rencontrent les différents habitats nécessaires à l’accomplissement de leurs cycles vitaux (reproduction, alimentation, refuge). Des exemples de faciès rencontrés sur la rivière Chéran sont donnés dans la figure 1.

Le Chéran a fait l’objet d’une étude (mettre un lien hypertexte de l’étude pdf) sur la nature et la succession de ses faciès d’écoulement afin de connaitre (1) sa capacité d’accueil de la vie aquatique (principalement la faune piscicole), (2) son attrait pour les espèces présentes et (3) déterminer les zones du Chéran aux faibles potentiels habitationnels de manière à améliorer la situation (si possible). Un exemple de succession de faciès observé dans le Chéran est donné dans la figure 2. On peut y observer le Chéran découper en 9 tronçons, eux même divisés en une succession de faciès identifiés sur le terrain et localisé sur une carte.

Les conclusions principales au regard de la faune piscicole sont les suivantes :

  • les 9 tronçons étudiés sur le Chéran montrent des niveaux variables de la qualité physique, tout en restant dans une gamme comprise entre la qualité moyenne à bonne ;
  • le secteur entre le Pont de l’Abyme et le pont de l’Autoroute A41 correspond à la meilleure situation rencontrée ;
  • l’ensemble des 9 tronçons présente globalement une hétérogénéité assez forte, fondée essentiellement sur la diversité des faciès ;
  • le Chéran possède une attractivité assez éloignée des capacités optimales. Les caches potentielles font souvent défaut. Toutefois, la nature des substrats composés de petits blocs et/ou de galets apporte un caractère « biogène » (c’est-à-dire la capacité à accueillir la vie) aux fonds.

1. Malavoi, J.R. & Y. Souchon, Description standardisée des principaux faciès d’écoulement observables en rivière : clé de détermination qualitative et mesures physiques. Bull. Fr. Pêche Piscic., 2002(365-366) : p. 357-372.
2. GEN Vallet & TELEOS, Etude piscicole du Chéran. Développement d’une souche de truite autochtone, Rapport 2003. p. 93.

Les acronymes utilisés sont les suivants : FOS=fosse, CAS=cascade, RAD=radier, LOT=chenal lotique, CHU=chute.