Les invertébrés

Au même titre que les poissons, les macro-invertébrés benthiques sont de bons indicateurs de l’état de santé des écosystèmes aquatiques.

Du fait de leur sédentarité, ils ne peuvent pas échapper aux polluants, de plus ils sont très diverses et possèdent des sensibilités variables à la pollution et de ce fait indiquent les effets d’une source de pollution, qu’elle soit ponctuelle ou continue.

Leur étude permet de compléter les programmes de surveillance de la qualité physico-chimiques de l’eau. Par exemple, l’IBGN* (Indice Biologique Global Normalisé) est un indice de la qualité des eaux courantes fondé sur l’analyse de la composition en macro-invertébrés.

Cet outil donne aux gestionnaires et aux acteurs locaux une bonne idée de la qualité biologique de la masse d’eau ; néanmoins il ne doit pas se suffire à lui-même, mais doit être utilisé en combinaison avec d’autres indicateurs renseignant d’autres compartiments écologiques (comme le compartiment piscicole) ou types de pollutions.

Exemple de macro-invertébré. Insecte plécoptère (Leuctra subalpina, V., R. & A.) au stade adulte.

LES MACRO-INVERTÉBRÉS BENTHIQUES DULCICOLES

Les macro-invertébrés benthiques d’eau douce (dulcicoles) sont des insectes vivant au fond (benthique) des ruisseaux, des lacs, ou encore des marais. Leur habitat est fait de matière submergée comme de la litière, des branches, des débris de bois et des algues.

Il en existe une multitude dans nos cours d’eau et sont regroupés en différents groupes taxonomiques (embranchement, classe, ordre, famille, genre) en fonction de leurs caractéristiques phénotypiques (apparence), génétiques ou de leur sensibilité à certains facteurs de l’environnement (pollution, température, etc.). En fonction du stade de l’individu (œuf, larve, nymphe, insecte adulte), les individus peuvent être aquatiques ou aérien en raison de l’évolution de leur régime alimentaire ou de la nature spécifique du substrat de reproduction (Figure_1).

Dans le bassin versant du Chéran sont répertoriés 6 embranchements d’invertébrés répartis en > 10 sous embranchements et classes (Figure_2). En termes de proportion de présence, les diptères (tolérant aux pollutions), les amphipodes (principalement les gammares, tolérance moyenne aux pollutions) et les oligochètes (vers au corps métamérisé, tolérant aux pollutions) représentent > 75% des macro-invertébrés inventoriés.

La composition en macro-invertébrés des eaux du bassin versant du Chéran permet de dresser, à un temps t ou pour une période de temps donnée, une carte de la qualité hydrobiologique des rivières (Figure_3). La qualité hydrobiologique est répartie en 5 classes de qualité (de bleu pour une très bonne qualité, à rouge pour une qualité mauvaise) aidant les gestionnaires à prendre connaissance de l’état de dégradation de la masse d’eau.

La description de la conception du schéma des rivières du bassin versant est donnée ici (lien hypertexte vers la partie 4.2.1.). Le code couleur utilisé est le suivant : blanc= « absence d’informations », bleu= « très bonne qualité », vert= « bonne qualité », jaune= « qualité moyenne », orange= « qualité médiocre » et rouge= « mauvaise qualité ». Le nombre de mesures totales physico-chimiques réalisées pour chaque période est indiqué (N=).